Le suoni per il popolo s'anime avec le collectif Le Cypher x2
Dans le cadre du festival Suoni per il popolo, nos journalistes se sont entretenues avec le collectif Le Cypher x2 ! De leur formation musicale à leur critères de réussite pour leur concert, en passant par la manière dont on prononce le nom du collectif (sûrement la question la plus importante) : le collectif se confie à notre journaliste dans un format pop-talk détendu et enthousiaste. Bonne écoute !
PS : Surprise, l'entrevue est en anglais. Pour les moins anglophones d'entre vous, on vous donne accès à une traduction juste ci-dessous. Bonne lecture :)
Crédit photo : Olivia-Jeri Pizzuco-Enis
Traduction : Cyrielle Dionis, Juliette Garcia et Olivia-Jeri Pizzuco-Enis.
ENTREVUE
Olivia : Je suis là dans les coulisses du Suoni Per Il Popolo avec LeCypher, LeCypher X2? LeCypher fois 2?
Vincent : Oui c’est LeCypher X2! C’est un nom technique! La plupart du temps on dit simplement X2… Cela vient de LeCypher, on fait partie de la même famille. Merci.
Olivia : Peux tu dire qui tu es dans le groupe ?
Vincent : Non, je ne peux pas…
Olivia : C’est une information confidentielle… Okay. Mais, sérieusement ?
Vincent : Je m’appelle Vincent Stephen-Ong, Je suis le leader du groupe Urban Science Brass pour LeCypherX, LeCypherX2! Je joue du saxophone et du clavier!
Olivia : Super cool! Et nous avons avec nous un autre membre des LeCypher avec nous… Peux-tu nous dire qui tu es et quel est ton rôle dans le groupe ?
Chris : Chris, Je suis aussi l’autre l’autre l’autre l’autre Chris. Percussionniste de longue date pour le groupe!
Olivia : Okay! Un autre membre du groupe vient à l’instant de nous rejoindre! Peux-tu nous dire qui tu es et que fais-tu avec le groupe ?
David : Salut, je m’appelle David et je suis le claviériste du groupe.
(Rires)
Olivia : Alors, merci de prendre le temps de parler à Choq.ca! Vous serez sur scène dans quoi? 10 minutes, 5 minutes?
Vincent : Nous serons sur scène dans 30 minutes finalement…
Olivia : Okay! C’est le temps des musiciens… Okay donc ce soir il va y avoir un dj set sans le dj… Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur le concept ?
Vincent : Oui! Pour le concept, quand tu vas dans une soirée dj, dans un club, il y a de la musique sur laquelle danser toute la nuit! On fait tout ça sauf que notre groupe ne joue pas en live. Dans les faits, c’est un groupe de 14 personnes. C’est deux groupes de 7 personnes dos à dos qui se suivent toute la nuit. Ce n’est pas simplement un show de 4h, c’est un show d’improvisation pendant 4h, du freestyle hip hop! On crée sur le vif !
Olivia : Et vous tenez cet événement en direct les jeudis de 2014 à 2021… Et c’est mon ami qui ne doit pas être sur la liste des invités (rires). Okay, vous avez été invité de 2014 à 2021 pour cet événement en direct et maintenant vous avez reçu une jolie subvention du Conseil de recherche du Canada.
Vincent : Du Conseil des arts du Canada
Olivia : Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur ça ?
Vincent : Bien sûr! Le nom Le Cypher fait référence à un jam classique qu’on jouait tous les weekends avec notre groupe hip hop en live et on a rencontré un gars. Il a commencé par simplement venir aux jam’ et plus le temps passait plus on se disait qu’il pouvait aussi jouer… Il avait quelque chose! Et donc on a fait comme ça pendant des années puis le Covid est arrivé. Je me souviens de ce moment car les restrictions ont été annoncé un jeudi. Les événements de plus de 350 personnes ne pouvaient pas se tenir et on a joué autour de ce nombre. C’était le premier jeudi et on était très naïfs à l’époque! On se disait « ooow on verra bien, peut être que dans deux semaines on sera de retour! ». Tout le monde pensait que ce n’était pas grand-chose! Puis c’est arrivé et nous avons fait beaucoup de concerts en ligne et on a formulé notre candidature. C’était comme un re-lancement ou édition hybride de notre projet. On ne savait pas si ce sera livestream ou non. Et on a fait 8 sessions à Petit Campus. C’était merveilleux! C’était une super super série! Et après tout ça–moi, personnellement, Vincent–j’étais un peu évincé… Je me suis retrouvé largué après tout ce temps à l’arrêt. Je ne pouvais pas revenir sur un week-end et on a arrêté les sessions de jam tous les weekends tout en faisant avancer le concept du groupe. On allait à une résidence, Dièse 11, tous les derniers mercredis de chaque mois et on faisait avancer le projet, ainsi que les jeudis Cypher qui est notre méga évènement. C’était au passage nos plus gros évènements et on était heureux de reconduire l’expérience, et c’est pour ça qu’on est content d’être à Suoni pour le faire !
Olivia : Incroyable! Soyez honnête, vous étiez tanné du McGill crowd au Petit Campus ?
Vincent : À quelle crowd ?
Olivia : Vous étiez tanné du McGill crowd ?
Vincent : On était juste là pour aider et ce n’était pas… Je ne pense pas…Tu sais quoi ? Laisse-moi te le dire de cette façon… Tous les ans, j’ai essayé autant que je pouvais, avec une forte promotion, d’attirer la jeune génération. Alors que ce soit des personnes de McGill, de Concordia, de l’UQAM peu importe parce que ces personnes doivent venir à nos shows! On a commencé en 2014 et depuis tout ce temps ces personnes ont gradué, ont commencé à travailler et on peut être même eux des enfants! Ces fans-là ne viennent plus à nos concerts et nous devons aller chercher une audience plus jeune. Je n’ai pas dit le Petit Campus parce que l’on vise les personnes de McGill. Disons que ce sont toujours des options à considérer selon moi.
Olivia : Vous avez mentionné les deux personnes qui nous ont rejoins pendant cette entrevue. Pouvez vous nous dire comment vous avez connu Vincent ? Ce que tu penses de lui?
David : Okay, très bien! Tu veux que je te dise comment je l’ai rencontré ou ce que je pense de lui? Ce sont deux réponses bien différentes… (rires) Okay, commençons par notre rencontre. Je crois que j’avais entendu parler de lui longtemps avant. Vincent fait parti de la scène musicale de Montréal… Depuis combien de temps maintenant ? Depuis une vingtaine d’années maintenant je dirais ? Oui, il s’est impliqué dans des projets pour sa communauté, comme Almunity, Nomadic Massive, qui tournent partout depuis des années. J’ai définitivement entendu parler de lui grâce aux sessions de jam’ qu’il a décidé de faire avec LeCypher et plusieurs de ses amis. Mes amis ont commencé à y aller, et j’avais quelques amis déjà impliqués dans le projet, et j’ai décidé de voir tout ça par moi-même.
(Vincent dit: Et tu étais étudiant de McGill)
David : Ooooh oui! Et j’étais un étudiant de McGill et je faisais partie du McGill crowd… Ce n'était pas trop loin de McGill.
Olivia : Moi aussi, mais il fallait que je sorte de là
David : (Rires) Je te comprends, je peux clairement m’identifier. Je pense que la première fois où j'étais sur scène… J’avais une bonne connaissance du hip hop mais je n’étais pas un musicien pro. J’étais à McGill lors de mon Baccalauréat en Musique - Études de jazz, et la plupart de mes référents à ce moment-là étaient issues du jazz. Peut être que je composais des choses avec trop de Jazz… Mais en quelque sorte, j’ai testé mes capacités Vincent a vu mon potentiel, et je continuais à participer aux jams. J’avais l’opportunité de faire la première partie d’un de mes groupes à McGill qui ressemblait à ce que LeCypher fait. Il n’existe plus maintenant… C’était juste un groupe que nous avions monté pour l’école. C’était un projet nommé le Robert Glasber Quintet, en référence au célèbre morceau du pianiste Robert Glasber. Il y avait beaucoup d'influences hip-hop vers le jazz et on voulait rendre hommage à ce concept. Vincent nous a invité pour que l’on fasse la première partie et depuis ce moment là, j’ai la chance de faire part à cette rotation hebdomadaire mensuelle.
(Olivia se retourne vers un autre membre du groupe Le Cypher) Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre formation musicale, puisque tout le monde a eu l’occasion de parler de soi ?
Chris : Je sais que c’est bizarre… J’étais à un moment où j'essayais d’encourager d’autres projets de la scène locale. Je voulais que tout le monde s’entraide et j’ai entendu parler de LeCypher par plusieurs de mes amis. J’ai décidé de les retrouver toutes les semaines à partir du moment où j’ai rencontré la petite amie de Vincent. Elle m’a dit « cool, tu pourrais rentrer gratuitement » et j’étais là à lui dire « non j’ai assez d’argent et je vais payer à la porte parce que je crois en cette chose ». Ensuite, j’ai joué un concert avec Vincent et il a trouvé que j’étais assez bon. Je voudrais juste revenir sur ce qu'a dit David… C’est probablement la raison pourquoi j’ai intégré le projet et pourquoi je continue d’être sollicité pour ce genre d’évènement. J’ai réalisé que j’ai écouté du hip hop la majorité de ma vie… Depuis que j’avais 12/13 ans et cela a influencé comment je fais de la musique et comment j’accompagne les gens. J’écoute beaucoup d’autres percussionistes dans ce contexte et je trouve qu’ils surjouent leur manière de faire du jazz. C’est vraiment fun pour moi de voir les personnes qui nous ont inspiré, on n’a pas mentionné les leçons mais c’est par là que l’inspiration provient… Et de voir ce genre de choses, c’est comme ça que l’on reste simple, et un aspect important pour un producteur de hip hop qui court après une piste sur son MPC. Si l’on arrive à gérer cela, tout ira pour le mieux. Tu sais, quand tu ramènes des jeunes sur scène et qu’ils te disent « je veux jouer un maximum », c’est ce qui arrive et ce n’est pas comme ça que cela fonctionne. Ce n’est pas bien grave. C’est ce que je recherche.
(Vincent reprend le micro)
Vincent : Je voudrais rajouter à ça, il y a une citation d’un atelier d’improvisation avant-gardiste qui s’intègre parfaitement ici. Cela concerne une discussion entre deux personnes dans un atelier et le premier dit : « tout est dans l’idée de ne pas avoir d’égo » et l’autre gars a répondu « mais tu dois avoir un égo ». Et c’est ça! C’est une question d’équilibre entre les envies du groupe et ses envies personnelles d’aller dans une direction plutôt qu’une autre. C’est intéressant que tu ais dit que les jeunes veulent jouer partout. Tout le monde a un égo. Donc, de toute façon… (Rires)
Olivia : J’aime ça! C’est un acte d’équilibre. Tu dois respecter l’espace de chacun tout en étant confident dans tes capacités et jouer ensemble pour créer cette musique unique que vous appelez LeCypher X2.
Vincent : Yeah!
Olivia : Good! (Rires)
Vincent : C’est un nom stupide!
Olivia : Non, non, c’est correct! Vous allez être sur scène dans 20mn. Qu’est ce qui est nécessaire pour que vous rentriez chez vous satisfait du concert? Que doit-il se passer pour?
Chris : Je pense que c’est quand nous sommes tous sur la même longueur d’onde! Ce que je veux dire par là c’est que certaines nuits, tout va très bien parce que tout le monde partage les mêmes idées ou les mêmes conceptsOn écoute tous les mêmes groupes ou quoi ce soit. Et ces nuits sont vraiment magique, puisque nous sommes tous sur la même longueur d’onde. C’est difficile à expliquer! C’est juste bien!
Vincent : Laisse moi dire un truc quand tu as fini
Chris : Oui j’ai fini… Tu peux y aller.
Vincent : J'allais dire que vous avez visé juste en ce sens que mon baromètre de réussite est interne. Bien sûr, que ce que les gens ressentent nous importe, c’est plus dans le sens où NOUS savons si le concert a été bon ou non. On est capable de se dire si c’était une nuit super bien réussi ou si c’était juste horrible. On peut identifier ce qui n’allait pas. On a beaucoup de sessions de débriefing entre nous ou du moins j’ai été à l’initiative de beaucoup de sessions de débriefing sur ce que j’ai trouvé bien et sur ce que je n’ai pas aimé. Beaucoup de choses sont totalement subjectives du style « je n’aime pas le moment entre les deux accords majeurs ». Et les gens savent ça et je ne pense pas que quelque chose clochait mais ce n’est pas mon problème. Peu importe! Tout ça pour dire qu’à la fin de la journée, on peut dire ce qu’il s’est passé. S’il y a un sentiment d’excitation, encore une fois, c’est un équilibre à atteindre entre ne pas savoir ce que l’on fait et savoir où l'on veut s’en aller. C’est important de trouver l’équilibre pour savoir ce qu’il nous manquait! Et là on atteint le succès! Shem tu veux dire quelque chose?
Shem : Y a-t-il des questions ?
Olivia : Une seconde… Okay, on ouvre à nouveau le cercle! Qui es-tu et que fais-tu dans le groupe?
Shem : Bonjour! Mon nom est Shem G et je suis un MC ou autrement dit un vocaliste. Et oui, on essaye de m’apprendre à bien parler dans le micro. Dans ce cas ci ce n’est pas une jam’. Je fais en sorte que la fête, garder le moral, je m’assure que les gens continuent de sourire. Je fais en sorte que les musiques, peu importe le contexte, soient suivies par n’importe qui.
Olivia : Okay, super! Merci! Je crois que cette entrevue s’est transformée en pop-talk et j’en suis vraiment contente! Merci d’avoir pris le temps de parler à choq.ca et bonne chance!
Vincent : Merci! Merci beaucoup! J’espère que le concert va bien se passer comme c’est déjà arrivé!