29 mai 2017 publié par Camille Foisy
Le coup d’envoi du Festival Transamérique a été donné jeudi le 25 juin avec le spectacle 100% Montréal. Quoi de mieux pour entamer cette série de 15 jours de festivités qu’un spectacle émouvant et avant-gardiste mettant en vedette les citoyens de la métropole?
Le collectif berlinois et précurseur du théâtre documentaire, Rimini Protokoll, réunit sur scène 100 Montréalais représentants tous les résidents de la ville selon leur origine, leur âge et leur sexe. Les metteurs en scène allemands souhaitent véhiculer des messages politiques en invitant les citoyens à prendre position sur une série de questions concernant diverses sujets. Malgré cette idée de théâtre factuel où l’on voit les participants se déplacer entre jardin et cour selon les thèmes abordés, ce type de pièce provoque un sentiment de pure empathie chez le public, puisqu’elle est entrecoupée de court témoignage. Sur scène, on y voit de vraies personnes, qui racontent leurs vraies histoires. Les voix brisées par l'émotion et les rires francs sont donc bien réelles et non le fruit du travail d'un comédien. C’est ce qui fait, entre autres, la force de la série 100% Stadt dans laquelle s’inscrit 100% Montréal. On y voit des passants que nous avons déjà croisés dans la rue. Ce spectacle permet d’humaniser cet étranger qui, en nous racontant son histoire, détruit complètement les préjugés qu’on lui a assignés.
Dès les premières minutes de la représentation, nous pouvions déjà entendre la foule renifler ou applaudir en réaction aux interventions des participants. Par contre, de la même façon que les statistiques inscrites dans le livret accompagnant le spectacle, il n’y a pas place aux envolées émotives. La rapidité de la pièce ne le permet pas. Le public a tout juste le temps de concevoir que la personne qui se trouve devant lui a survécu à l’itinérance, la prison ou à un cancer qu’il doit déjà passer à une question du type «Qui a peur du noir?».
Dans une entrevue accordée au FTA, le collectif à l’origine de la série 100% Stadt explique qu’il change le contenu de son spectacle en fonction des villes qui passent sous sa loupe. À Montréal, on s’attaque aux enjeux entourant la loi 101, l’immigration, le racisme ou encore l’égalité des sexes. Or, la forme, qui demande simplement aux citoyens invités sur la scène à prendre position, ne change pas. Est-ce la faute de ma curiosité insatiable, mais j’aurais aimé savoir ce qui motivait les préférences de ces Montréalais. J’aurais aimé assister à des discussions entre les participants, les voir débattre de leurs opinions. Selon moi 100% Montréal est une belle opportunité pour ouvrir son esprit à d’autres visions du monde. Pourquoi ne pas argumenter sur celle-ci plutôt que de simplement l’affirmer en choisissant un camp?
À chacun ses statistiques
Bien que le spectacle veuille représenter 100% des Montréalais, on n’y abordait que très peu les questions de minorités sexuelles et de diversité de genre. Non seulement nous ne pouvions compter qu’une femme transsexuelle sur scène, mais une seule question portait sur le carcan de genre binaire qu’impose la société. L’idée de maladie mentale a également été complètement oubliée dans l’oeuvre de Rimini Protokoll. Selon le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Est-de-l’île-de-Montréal, c’est 29% des Montréalais qui seront atteint de dépression au courant de leur vie.
Il faut dire que ces critiques ne sont vraies que de mon point de vue et à partir de sujets qui me tiennent à cœur. Les critiques seront certainement différentes d’une personne à l’autre et c’est ce qui, paradoxalement, rend le spectacle si complet. Il nous fait prendre conscience qu’il existe une grande diversité de points de vue à Montréal et le regard qu’on y porte est bien différent en fonction de nos propres expériences.
Photo: Gracieuseté du FTA
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