06 juin 2017 publié par Camille Foisy
Par son montage des textes Folle, Putain et Burqa de chair, de Nelly Arcan, la metteure en scène, Marie Brassard, met au premier rang la beauté de la brutalité de la pensée humaine, qui, il va sans dire, est d’un sadisme sans bornes dans les textes de la défunte auteure.
La musicalité des écrits de Nelly Arcan transcende le corps des comédiennes et les mots qui coulent de la bouche des sept actrices sur scène. Ce choix artistique était un des objectifs principaux de la metteure en scène. Elle explique, dans une entrevue accordée au FTA, qu’elle associe le flux de pensées présent dans les textes de Nelly Arcan à une trame musicale. C’est pourquoi elle demande à ces comédiennes de débiter le texte pour en faire ressortir une mélodie de mots d’une cruelle franchise propre à l’écriture de Nelly Arcan. Les comédiennes vont parfois même jusqu’à chanter les segments plus difficiles du texte, notamment lorsque Arcan évoque la façon dont elle souhaite se suicider. Un choix audacieux qui ne s’imbrique pas correctement dans ce spectacle pourtant bien ficelé.
La scénographie imaginée par Antonin Sorel était tout aussi bien réalisée que la mise en scène de Marie Brassard. Chaque facette de Nelly Arcan était isolée en de 10 petits espaces cubiques divisés en autant de lieux différents. Tout comme dans l’oeuvre originale, le spectateur a cette vicieuse possibilité d’espionner ces univers grâce à un écran de verre qui séparait ces deux rangées superposées de cinq blocs de l’audience. Brassard se réfère au Redlight d’Amsterdam, ou encore aux poupées enfermées dans leur emballage de plastique pour illustrer cette image impressionnante. On y voit sept femmes, des pieds à la tête, vendre leur art, vendre leur corps. On les scrute, on les juge durant l’heure quarante que dure le spectacle tout en les écoutant raconter leur haine à l’égard de leur corps et des standards de beauté. Un amalgame vibrant qui permet au public de se remettre en question sur ses propres attentes face à la femme.
Curieusement, ces normes physiques qu’impose la société étaient respectées dans le choix de la distribution. Les sept comédiennes étaient minces, caucasiennes et avaient moins de 45 ans. Ce serait mal comprendre les textes de Nelly Arcan que de les avoir choisies uniquement en fonction de leur physique. N’aurait-il pas été pertinent de voir un étalage de femmes au physique plus diversifié dénoncer le regard inquisiteur des hommes ? Qui sait, comme le souligne Nelly Arcan dans Putain, peut-être que la lahideur est (encore) trop choquante.
Présentée en 2013, puis en 2015 à l’Espace Go, la pièce La fureur de ce que je pense sera à l’Usine C du 3 au 6 juin 2017 dans le cadre du Festival Transamérique.
La photo est une gracieuseté du FTA
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