Critique musicale - Julien Sagot: Bleu Jane

Une critique de Pier-Luc Diamond

L'univers musical singulier de Julien Sagot n'est pas à l'abri d'incompréhension par le grand public, ce qui ne le dénue absolument pas de sa pertinence et de l'intérêt que nous devons lui porter. Au contraire, c'est avec une écoute attentive et une ouverture d'esprit qu'on prend conscience de sa grande valeur artistique.

 Cet univers nous est nouvellement transmis au printemps 2017 avec un troisième album intitulé « Bleu Jane », qui fait suite au magnifique « Valse 333 » paru à l'automne 2014, tous sur le label Simone Records. Entouré de coéquipiers habituels, entre autres François Lafontaine (Karkwa, Marie-Pierre Arthur, Les Hay Babies, Alexandre Désilets, etc.) aux claviers et piano, ou bien Robbie Kuster (Patrick Watson, Esmerine, Sarah Mclachlan, etc.) à la batterie, Sagot présente des pièces dotées de subtilités sonores, d'un vocabulaire imagé et d'une ambiance cinématographique, voir planante. Avec des arrangements à cordes sur des pièces comme «Les racines au ciel», le jeu de piano sur la pièce titre «Bleu Jane» ou bien l'obscure sensualité de « Bleu corail électrique », on peut comparer la démarche artistique de Sagot à celle d'Arthur H ou bien Serge Gainsbourg. On sait désormais qu'avec ce troisième opus, l'ex-percussioniste de Karkwa possède une fibre créative aventureuse, cohérante et en contrôle.

Outre l'évocation de son talent, Julien Sagot s'avère être un homme terre à terre et d'une gentillesse remarquable. Aussi, ce dernier se fait un plaisir de discuter de son art avec son public, dont il est très reconnaissant, et les nouveaux conquis. C'est maintenant à votre tour de découvrir l'univers de « Bleu Jane » et de son créateur.

Ma note: 4.5 /5

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